
La crise sanitaire nous a tous plongé dans des incertitudes, des remises en question. Nous nous sommes posés des questions, comme ici où je les partageais avec vous.
Depuis, le virus s’est mis à faire partie de notre quotidien. Notre fille a repris le chemin du collège à la rentrée d’août avec un nouvel accessoire : le masque. Un nouveau rituel, de nouvelles habitudes, une nouvelle question « As-tu bien pris ton masque ? » avant de partir pour sa journée.
Les cours de récréation ont été séparées, la pause méridienne rallongée, le gel hydro alcoolique mis en place dans toutes les salles de classe, une salle de classe par classe de niveau, une table pour un binôme et une place pour chaque élève…
Des protocoles étendus à nos autres lieux de vies, je pense ici aux restaurants, aux transports, à l’attente à la poste, à la façon de faire nos courses mais aussi à la fermeture des salles de sports, à l’interdiction de pratiquer des sports de combats où les contacts sont rapprochés, et j’en passe….
En mai dernier, je nous souhaitais de trouver notre équilibre lors du dé-confinement. Huit mois après, et avec la nouvelle année qui commence, je souhaitais savoir si vous l’aviez trouvé ? Et si ce n’est pas le cas, je vous conseille de travailler (ou de vous faire accompagner ;-), sur votre dimension éthique !
En effet, au-delà du domaine de la santé, la crise sanitaire est venue questionner, parfois insidieusement, notre éthique. Une composante nécessaire à notre équilibre. Je vous raconte dans cet article comment j’en suis venue à cette conclusion 😉
Avec l’agence, j’ai été sollicitée rapidement par des parents soucieux de bien comprendre les protocoles sanitaires mis en place dans les établissements scolaires. A ces interrogations, je me suis tournée vers les personnes compétentes en la matière. J’ai obtenu en premier lieu, des remerciements des autorités compétentes pour mon vif intérêt sur le sujet.
« Merci de l’intérêt que vous portez face à cette crise sanitaire que nous traversons tous actuellement et nous vous assurons que nous faisons le maximum pour un bon déroulement scolaire en respectant les mesures. »
Puis, j’ai reçu des demandes de compassion pour mes « anciens » collègues qui font ce qu’ils peuvent avec les moyens du bord, en me précisant que je ne pouvais plus comprendre vu que je ne vivais pas la situation de l’intérieur – comme si la mise en disponibilité annule notre regard de professionnel – enfin ceci est un autre débat.
J’ai obtenu pour réponse des excuses au motif d’une non-responsabilité pour cause d’une absence ou une attente de protocoles officiels.
J’ai compté les silences à mes demandes formulées auprès « d’anciens » collègues sous couvert du devoir de réserve, j’imagine.
J’ai été sollicitée pour des commandes de recherches en sciences de l’éducation, mais j’ai également reçu des mails d’étudiants pour des recherches bibliographiques pour rattraper le retard pris pendant le confinement dû à la COVID-19.
Je mentirais si je vous disais que certaines de ces situations ne m’ont pas agacées sur le moment. Cependant avec du recul, elles m’ont permis de faire des choix en respectant mes valeurs et en étant moi-même. Et j’ai appris que mes valeurs ne sont pas forcément les vôtres, les nôtres, ou en tout cas les leurs. Et tout ceci, aussi banal que cela puisse l’être, compte pour notre équilibre.
Concrètement
J’ai réaffirmé mon désir d’indépendance pour mon agence, en interagissant avec les institutions tout en préservant le secret professionnel de mes clients.
J’ai rompu un contrat de recherche ne garantissant pas la protection de mes données de mes contacts mis à contribution.
Je ne travaille pas A LA PLACE DE…mais J’accompagne.
Dans les faits, je propose des documents que nous retravaillons avec le client jusqu’à aboutir à une version satisfaisante ensemble, dans le respect et la bienveillance.
Je refuse que l’argent soit un leitmotiv dans mes projets. Le désintéressement est une donnée importante dans ce secteur d’activité.
Je souhaite continuer de donner la parole à ceux qui l’ont rarement, dans la lignée de la justice et de l’égalité.
Pour tout projet de recherche, j’adopte une position de chercheure. Les entretiens sont réalisés à partir de mes connaissances en sociologie, en anthropologie, et en sciences de l’éducation. Mon regard et mes questions sont donc influencées par mon expérience. Je ne fais pas de la prestation dépourvue d’intérêt pour le sujet. Je suis impliquée et je ne travaille pas dans l’ombre. Je pense pouvoir rajouter l’intégrité à ma liste de valeurs lié à l’agence que vous trouvez en bas de page.
L’ensemble de ces valeurs oriente et motive mes actions au sein de mon agence. L’occasion pour moi de réaffirmer mon ambition, celle de proposer un véritable contact humain à travers mes accompagnements.
Et vous, quelles sont vos valeurs ? Est-ce qu’elles ont été bafouées depuis ce changement de paradigme ? Avez-vous réussi à contrebalancer les effets négatifs pour ne pas vous perdre ?
Rappelez-vous pourquoi vous avez choisi ce métier ? Dans cette réponse, vous trouverez d’autres réponses pour vous aider à retrouver votre alignement professionnel.
Lorsque nous passons le concours à l’Éducation Nationale, une des compétences à valider est celle de montrer une posture « éthique et responsable ». Lors de mon année de formation, cette dernière était nommée : C6 : Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques.
L’institution vérifie à travers cette rubrique, que vous connaissez les valeurs républicaines (liberté, égalité, fraternité, laïcité, refus de toutes discriminations). Ces valeurs sont déclinées dans le champ scolaire à travers la liberté d’enseignement, le principe d’égalité d’accès à l’enseignement public, l’égalité de traitement envers tous les élèves, le principe de gratuité et de neutralité du service public. De par votre statut de fonctionnaire, ces principes se doublent d’obligations comme l’obligation de réserve et de discrétion liée au secret professionnel ou partagé. Il est important de savoir pourquoi vous travaillez dans l’éducation, car votre motivation, vos valeurs sont des piliers auxquels vous pourrez vous raccrocher le jour où vous douterez de votre positionnement professionnel. Je ferai un podcast pour les étudiants qui préparent le concours sur cette thématique. Mais en attendant, j’aimerai savoir : Et vous, votre démarche éthique vous pousse à faire quoi ?
Dans tous les cas, sachez que si vous vous sentez seul.e dans votre établissement scolaire, que vous souhaitez en discuter avec une personne compétente, indépendante, bienveillante, je suis là.
Juste à côté, dans la rubrique contact ou en commentaires. A bientôt.
