Instruction en Famille
Le bonheur de démarrer la classe au vert
Le 2 octobre, le Président de la République, Emmanuel Macron a annoncé souhaiter la fin de l’instruction en famille pour la rentrée de 2021, soit dès la prochaine rentrée scolaire.
Ce projet de loi rentre dans le cadre de la lutte contre les séparatismes et majoritairement contre l’islam radical. Il sera présenté le 9 décembre 2020 en conseil des ministres puis présenté au conseil d’État (l’avis sera rendu public) puis au parlement, puis au conseil constitutionnel.
Des étapes permettant aux équipes ministérielles de réfléchir davantage à ce que représente vraiment l’instruction en famille (IEF) car ce discours ne semble pas avoir été considéré dans sa globalité notamment en termes de territoires.
J’ai souhaité écouter puis retranscrire la prise de parole du président concernant cet axe afin de vous faire partager toutes les informations ainsi que mon questionnement.Vous pouvez réécouter la conférence ici.
Je souhaite apporter mon témoignage pour vous permettre de mettre une histoire derrière ce nom « instruction en famille » (IEF), comme il en existe beaucoup, et de réaliser que nous n’avons pas l’image de rebelle si facilement octroyé.
       L’article L.131-2 du code de l’éducation prévoit : « L’instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix. » 
En Polynésie française, conformément à l’article 2 de la loi de pays n°2017-15 du 13 juillet 2017 relative à la charte de l’éducation, ces motifs de contraintes sont liés soit : – à l’exigence de soins médicaux 
– à une situation de handicap en attente de scolarisation dans un établissement médico-social
– à des activités sportives ou culturelles non compatibles avec un emploi du temps scolaire,
– à une contrainte géographique lorsque l’enfant habite avec des parents itinérants, ou éloignés d’un établissement scolaire par exemple.
Ces motifs entrainent la gratuité  de la prise en charge de cet enseignement.
Chacun décide de la mise en œuvre de l’instruction, avec ou sans le CNED, comme je l’ai précisé ici.
Monsieur le président déclare dans son discours contre l’islam radical, et la lutte contre les séparatismes (32ème minute de sa prise de parole) :
« Le troisième pilier c’est la stratégie de l’école.Celui ô combien essentiel et vous constatez qu’à mesure que j’avance, je rentre, si je puis dire, dans l’intimité de notre vie républicaine. L’école, c’est le creuset républicain. C’est ce qui fait qu’on protège nos enfants de manière complète par rapport à tout signe religieux, à la religion. C’est vraiment le cœur de l’espace de la laïcité, et c’est ce lieu où nous formons* les consciences pour que les enfants deviennent des citoyens libres, rationnels, pouvant choisir leur vie. L’école est donc notre trésor collectif. C’est ce qui permet dans notre société de bâtir ce commun qu’est la République.
Or, là aussi, nous avons vu des dérives, nous voyons des contournements et nous avons un combat à mener. Aujourd’hui, plus de 50 000 enfants suivent l’instruction à domicile, un chiffre qui augmente chaque année. Chaque semaine, directeurs et directrices découvrent des cas d’enfants totalement hors système. Chaque mois, des préfets ferment des écoles, entre guillemets car elles ne sont pas déclarées même comme telles, illégales, souvent administrées par des extrémistes religieux. Partout sur notre territoire, le phénomène que nous voyons est simple, des parents d’élèves qui viennent voir le directeur ou la directrice d’école et qui disent : “le cours de musique, c’est terminé, sinon, il ne reviendra plus. La piscine avec les autres, c’est terminé, sinon, il ne reviendra plus”. Il y a ensuite des certificats pour allergie au chlore qui sont donnés, puis des absences répétées et enfin, la déscolarisation. “Nous allons l’inscrire au CNED. Ce sera très bien fait. C’est plus simple pour nous.” Ces enfants ne vont pas au CNED. Parfois, ils ne reçoivent aucune éducation. Mais ils vont dans des structures qui ne sont nullement déclarées. La semaine dernière, nous en avons encore identifié une en Seine-Saint-Denis. Des structures très simples, des murs, presque pas de fenêtres. Les enfants qui arrivent à 8h chaque jour, qui repartent à 15 heures, des femmes en niqab qui les accueillent. Et lorsqu’on les interroge, des prières, certains cours, voilà leur enseignement. C’est une réalité. Nous devons la regarder, la nommer en face.
Sur ce sujet, face à toutes ces dérives qui excluent des milliers d’enfants de l’éducation à la citoyenneté, de l’accès à la culture, à notre histoire, à nos valeurs, à l’expérience de l’altérité qui est le cœur de l’école républicaine, j’ai pris une décision, sans doute, et je la mesure, et nous en avons beaucoup débattu avec les ministres, sans doute l’une des plus radicales depuis les lois de 1882 et celles assurant la mixité scolaire entre garçons et filles en 1969. Dès la rentrée 2021, l’instruction à l’école sera rendue obligatoire pour tous dès 3 ans. L’instruction à domicile sera strictement limitée, notamment aux impératifs de santé. Nous changeons donc de paradigme, et c’est une nécessité. Notre école, ensuite, ne peut en aucun cas faire l’objet d’ingérence étrangère »
*Le terme « forgeons » a été utilisé à l’oral.
Il est vrai que je ne vis pas dans les Yvelines, ni dans les quartiers de Sarcelle, ni en Seine Saint Denis, les quartiers évoqués par monsieur le Président. Je ne vis pas l’islam radical au quotidien et je ne saurais juger si cela est vrai ou exagéré.
Ce que je sais, c’est que c’est UNE réalité décrite mais pas LA réalité de l’instruction en famille en métropole et sur ces territoires outre-mer où le contexte post-colonial existe également, mais souvent oublié. L’occasion, pour moi, de l’illustrer avec mon histoire de maman.

C’est l’histoire de ma fille de 8 ans, déscolarisée pour la 2ème année. Elle vit son éducation à la citoyenneté et l’expérience de l’altérité dans ses activités extra-scolaires, au centre aéré, à son club de natation portant également les valeurs de la république !
L’école n’est pas le seul endroit où les élèves peuvent s’exercer à leur citoyenneté et à la notion du vivre ensemble.
Le fait d’annoncer l’instruction à domicile strictement limitée aux impératifs de santé laisse entendre aux parents de médicaliser leurs demandes futures car ils ne renonceront pas aussi facilement.
Ils iront voir un médecin, des psychologues, psychiatres pour obtenir le bon document mais est-ce une solution de mettre la case maladie à côté d’un élève hypersensible ? d’un élève introverti ? d’un élève à haut potentiel ? d’un élève autiste ? d’un élève voyageur tour-du-mondiste avec ses parents ? Est-on malade de vouloir apprendre le japonais dès le CE1 avec un volume horaire plus conséquent ? d’être un musicien hors-pair ? un sportif de haut niveau ? de vouloir prendre son temps ?
Cette annonce ignore un pan de l’institution scolaire qui peut être maltraitante comme ma fille l’a subi par deux fois : une maltraitance physique ayant fait l’objet d’une plainte, un changement d’école pour ensuite être livrée à elle-même avec un défaut de surveillance notable, sans compter l’apprentissage de la lecture se faisant dans le stress et les cris.
Alors OUI, nous avons choisi de la retirer de l’école, le temps qu’elle regagne confiance en elle et qu’elle ait l’envie d’y retourner ou pas.  
Car NON, nous ne sommes pas des rebelles, ni CONTRE l’institution scolaire, ni CONTRE les valeurs de la République !
Nous sommes juste des parents pratiquant l’individualisation des parcours avec les moyens que l’on a et liberté du choix d’instruction que l’on nous a permis.
Pour preuve, ma fille aînée est scolarisée et elle adore ses professeurs, sa vie au collège, son métier d’élève et nous irons contre son choix si nous la déscolarisons.
Nous souhaitons juste accompagner nos enfants en fonction de leurs particularités et de leurs histoires.
Faire entendre la voix de l’instruction en famille par notre parcours c’est donner la possibilité aux enfants ayant besoin de souffler du contexte scolaire, et de s’épanouir autrement. Je pense aux situations de harcèlement, de phobie scolaire nécessitant du temps de prise en charge à domicile mais aussi à certains choix fait par des parents ayant souffert à l’école.
Une autre hypothèse consiste peut-être à mesurer l’impact de la continuité pédagogique lors du confinement où certaines familles ont peut-être émis le souhait de continuer cette belle aventure ?
Bien sûr il y aura des régimes particuliers comme précisé en réponse aux journalistes mais alors est-ce bien nécessaire de parler d’obligation d’instruction à l’école ?
L’institution scolaire doit gérer 12 875 650 élèves, avec des classes explosant souvent les 30 élèves. Il existe des dédoublements de classe mais existe-t-il une réelle égalité sur tous les territoires de l’hexagone et ultramarin, ou cela ne concerne-t-il que ces quartiers ?
Le manque des moyens est constant, et le personnel de l’Éducation nationale sait, malgré toute leur énergie et leur volonté, combien il est difficile de répondre à toutes les individualisations et que la pédagogie différenciée peut devenir un doux rêve par moment.

Suite à ces traumatismes, ma fille a eu besoin de temps pour renouer avec la lecture, avec l’écriture sans trembler… Il a fallu du temps pour remettre un chronomètre pour mesurer sa lecture fluente. Parfois, je le cache encore… Lui laisser du temps était notre seule motivation. Un temps que l’institution scolaire, malgré sa bonne volonté, n’aurait pas pu lui donner sans la stigmatiser ou lui coller l’étiquette d’élève en difficulté, ce que nous refusons.
Parce que oui, je crois en « l’effet pygmalion » dans les deux sens, et au vu de l’histoire de ma fille, j’ai choisi le cercle vertueux. Vous imaginez une CPE, luttant contre le décrochage scolaire qui regarde ses enfants décrocher.
 Et maintenant, dois-je me considérer complice d’islamistes radicaux car ils créent des écoles illégales, et « instruisent » des petites filles en leur demandant de porter le voile intégral ? ou est-ce à l’institution scolaire, ou sociale de renforcer ces contrôles, et des moyens d’intervenir ? N’est-ce pas le moment de freiner le déclin de l’institution ou des institutions en octroyant davantage de moyens aux gens du terrain ? Comment se déroule le suivi de ces cohortes d’élèves qui quittent l’institution scolaire ? Les directeurs d’écoles font-ils remonter ces suivis aux inspecteurs d’académies, et après ? J’espère réellement lire ces réponses dans le dossier présenté prochainement.
Bien sûr, que nous acceptons d’être contrôlés pour aider à lutter contre les dérives car aucune petite fille, ni petit garçon ne doit être condamné à l’obscurantisme. Tout comme nos enfants n’ont pas à être des dommages collatéraux de cette lutte.
Chaque dossier d’instruction en famille peut faire l’objet d’une enquête sociale comme c’est prévu pour les dossiers de demandes de scolarité en SEGPA ou en ULIS. Le contrôle pédagogique est prévu, comment les dérives peuvent-elles avoir lieu ?
A la question du journaliste d’Europe 1 (1H22 minutes), dont je salue la question : 
« Vous avez dit qu’il y avait 50 000 enfants scolarisés officiellement à domicile, combien d’enfants sont considérés comme en danger dans des écoles de fait communautariste ? pourquoi interdire l’école à tous les enfants sauf pour des raisons de santé ? est ce que vous n’avez pas peur, tout simplement de vous mettre à dos toutes les associations de parents d’élèves ? »
 Emmanuel Macron répond : « Il y aura des sujets individuels, on va y revenir – Les associations des parents d’élèves, elles sont très attachées à l’école au contraire – et généralement les gens qui décident de scolariser leurs enfants à domicile, ils ne sont pas dans beaucoup d’associations, sauf d’autres, qui sont plutôt celles que j’ai évoqué ! ».
Les associations évoquées sont en lien avec l’islamisme radical. C’est faire un raccourci entre les parents qui scolarisent leurs enfants à domicile et l’islam radical que nous ne pouvons pas accepter. Je pratique l’instruction en famille, et je ne suis pas une islamiste radicale ni même une extrémiste d’une religion quelconque ou d’un parti politique.
De plus, cet élément de réponse laisse apparaitre l’ignorance ou en tout cas l’évitement de la présence d’associations de parents d’élèves inscrits en instruction en famille.
 
Suite de la réponse : « Pour être clair, j’évoquais le chiffre, que nous suivons et qui monte de façon inquiétante, dans certains quartiers, des déscolarisations. La déscolarisation qui est faite, c’est à chaque fois, on met notre enfant à la maison et on l’inscrit au CNED. La grande difficulté c’est qu’aujourd’hui l’Éducation Nationale n’a pas vraiment de moyens d’aller contrôler l’évolution de cet enfant sur le plan des résultats scolaires par le truchement de ce qui est envoyé au CNED des examens réguliers mais sur le plan de son quotidien de tout ce qu’on apprend à l’école, ce que le ministre a plusieurs fois rappelé, ce que nous voulons faire avec cette école de la confiance, sur le plan évidemment de l’ouverture à l’autre, des valeurs de la République, du comportement, etc et pas simplement des, des connaissances cognitives, là vous perdez tout.  Vous n’avez plus de levier. »
 Encore une fois, les valeurs de la république ne s’apprennent pas uniquement à l’école. Je pense que si l’Etat décide de faire de l’Education sa priorité en donnant à chaque circonscription les moyens de connaitre individuellement chaque enfant, il est possible de lutter contre les dérives en termes d’apprentissages mais également d’activités extra-scolaires.
Suite de la réponse : « Aujourd’hui, il y a des gens qui le font par pratique, par habitude, quelques cas particuliers, il y a des, des gens qui décident de faire ce choix par conviction personnelle, ça existe, et des gens qui le font parce que leurs enfants ont des contraintes médicales, faut absolument le maintenir et donc nous aurons à aménager des régimes d’exception tels que spécifiques et justifiés mais comme je vous le décrivais tout à l’heure de manière très précise, vous avez aujourd’hui des centaines, des milliers d’enfants partout sur notre territoire qui sont déscolarisés parce que les parents ne veulent plus qu’ils aillent dans l’école de la république, ils veulent qu’ils aillent suivre un enseignement qui n’est même pas l’enseignement de l’école hors contrat et quelle que soit sa confession qui est un enseignement radical non républicain, et ça c’est contraire à nos principes et donc ils se sont engouffrés dans cet angle mort si je puis dire que nous avons qui est celui de la présence à l’école qui n’était pas claire dans nos textes. Vous avez l’obligation d’instruire. Nous avons fait une grande réforme, il y a maintenant 18 mois, qui est passé, et c’est le cas depuis la rentrée, à une obligation scolaire dès 3 ans* mais on n’était pas allé jusqu’à rendre obligatoire l’instruction à l’école, c’est pour répondre à ce sujet-là. »
C’est ici que le changement de paradigme s’effectue et qu’il pose problème. Nous sommes sur une confusion entre moderniser la loi de 1905 lié à la séparation des pouvoirs entre l’Eglise et l’Etat et la loi Ferry du 28 mars 1882.
Rendre obligatoire l’instruction dans une école est une atteinte à la liberté d’instruction et donc par conséquent à la liberté d’enseignement et c’est sur cette notion-là que, je l’espère, que les parlementaires préciseront la sémantique ainsi que sur la constitution de régimes dit d’exception. Est-il nécessaire de nommer l’interdiction si c’est pour créer des adaptations ?
Suite à différentes réactions sur les réseaux sociaux, je précise seulement que l’obligation scolaire dès 3 ans est entré en vigueur par la loi de l’école de la confiance du 28 juillet 2019. Cependant, le droit à l’instruction en famille (IEF) permettait de ne pas la subir de plein fouet pour ceux qui ne l’ont pas décidé. 
Suite de la réponse : « Aujourd’hui c’est très difficile de vous répondre de manière numérique sur combien d’enfants sont dans cette situation mais je peux vous dire que aller à Maubeuges, j’étais y’a quelques mois, je parlais à la directrice, je peux vous dire qu’elle vous donne très précisément le nombre d’enfants et les cas que j’ai évoqué, c’est elle qui me les a raconté, c’est-à-dire le père qui arrive et qui dit c’est fini les cours de chants, plus de cours de chants à l’école, puis la semaine d’après, il vient dire plus de piscine et la semaine d’après, et les premiers certificats médicaux et puis un mois après y’a une déscolarisation et ça c’est un procédé, vous voyez bien que c’est une sortie de la République, je pense que c’est nécessaire et je sais que nos associations de parents d’élèves sont attachés, elles sont attachées au respect des valeurs de la république et c’est pour ça que j’ai pris soin de vraiment distingué ce que sont les écoles. Vous avez l’école de la république, vous avez les écoles sous contrat, les écoles hors contrat donc la liberté d’enseignement est maintenu et plusieurs associations de parents d’élèves sont attachés à cela nous renforçons les éléments de contrôle légitime que nous avons commencé à le faire sur des écoles en particulier hors contrat parce qu’il y a des choses qui nous échappaient et en termes de financement et de parcours des enseignants mais je crois que nous sommes tous et les associations de parents d’élèves sont toutes attachées à l’école et donc elles seront avec nous pour lutter contre le phénomène de la déscolarisation, je le sais ! »
L’offre de scolarisation n’est pas la même sur tous les territoires que compte la République française, et parfois l’IEF est la seule réponse viable en termes de rythmes de l’enfant également.

Je vis en Polynésie française et je pourrais ne pas me sentir concerné de par le statut d’autonomie interne sur les questions d’éducation, sauf que je pense que la situation de ma fille peut être la situation d’enfant métropolitain donc je me sens concerné.
Je demeure une citoyenne française, portant les valeurs de la république, et fière de notre ouverture d’esprit à travers la liberté d’enseignement conservé mais également la liberté de choix d’instruction effective, que je veux défendre !
Alors amis lecteurs lorsque vous entendrez parler de l’IEF, gardez en tête que ces parents, ces familles, ne sont pas contre vous ! Je ne suis pas CONTRE vous, mais à ma juste place pour mon enfant et en aucun cas cela signifie que vous n’avez pas pris la bonne décision en inscrivant votre enfant à l’école.
Si vous aussi, vous souhaitez informer et défendre l’IEF, défendre ses enfants aux besoins particuliers, non rebelles, juste avec une histoire différente, n’hésitez pas à partager cet article. C’est en s’unissant pour l’égalité des chances de chaque enfant, que nous permettrons aux enfants de devenir des citoyens épanouis et fières de porter les valeurs de la République, justement !
Instruction en famille
Varier les supports pédagogiques 😉

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